Un peu de théorie

Un peu de théorie

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Portrait de l’animateur en Émile Littré

Présentation

Bien que je sache, de source sûre, que l’étymologie est la partie la plus faible, souvent carrément fausse, du dictionnaire d’Emile Littré, bien que je sois tout à fait convaincue que les indications de prononciation qu’il donne ont, depuis belle lurette, été répudiées par les linguistes, j’aime le Littré, comme tout le monde, pour ses citations exemplaires. Destinés à illustrer le sens des termes, ces exemples sont, aux dires même d’Émile Littré, sélectionnés sur des critères esthétiques. Le beau, les choix guidés par le hasard, la chance ou le goût, les mots choisis à cause d’un cauchemar ou rejetés pour l’amour d’un rêve, les oublis, tout affirme que la somme, le travail titanesque accompli par Émile Littré est aussi peu objectif qu’un roman. Richard Jorif en avait déjà eu l’intuition, persuadé que Littré avait écrit toute son histoire, celle de sa femme, de sa famille (Fille : Tout enfant du sexe féminin. Le ciel a comblé mes voeux en me donnant une fille…), à travers son œuvre lexicographique.
De même, l’animateur d’atelier se révèle et trace, à chaque rencontre, un autoportrait de plus en plus profond. Ses propositions d’écriture, ses choix de lecture, la composition de sa bibliothèque d’ateliers le déterminent aussi sûrement qu’une confession thématique et ordonnée. Même dépassé par l’évolution de la langue de ses participants, même impuissant devant leurs écrits, même s’il n’avait plus, tout comme un dictionnaire ancien, qu’un intérêt historique, l’animateur se conduirait tout de même en personnage romanesque.