Propositions d'écriture

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Le roman d’Alexandre

Présentation

ALEXANDRIN

Le vers dodécasyllabe, c’est-à-dire l’alexandrin, doit son nom à Alexandre III de Macédoine, dit le Grand, élève d’Aristote, dompteur de Bucéphale et trancheur du noeud gordien, entre autres hauts faits. L’alexandrin naît à la fin du XIIe siècle dans un recueil de 16 000 vers de 12 syllabes rimées, intitulé Le Roman d’Alexandre. Il s’imposera au siècle classique pour devenir le vers noble par excellence, un beau vers de douze pieds, composé de deux unités égales, les hémistiches, séparées par une césure. Les rimes masculines alternent obligatoirement avec les rimes féminines. Parmi les plus célèbres alexandrins, on cite Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose, de Ronsard ou, de Lamartine, Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire. Ils furent nombreux à briller dans la discipline. Et pas seulement les poètes.
Charles de Gaulle s’écria : Je dissous aujourd’hui l’Assemblée Nationale (hugolien, non ?) Raymond Barre osa un très beau : Je ne suis pas de ceux qui trahissent leur camp ! (Vous pouvez compter, il y en a douze, avec césure à l’hémistiche!). Le Nouvel Observateur titra Pour un Dreyfus sauvé, combien de Salengro ? (cornélien, n’est-ce pas ?). France-Soir risqua Balladur au secours des petits épargnants. Mais ce n’est pas la peine d’aller chercher si loin, car la vie quotidienne est pleine d’alexandrins. Et notre Administration elle-même nous en offre tous les jours, d’une irréprochable facture. Tout condamné à mort a la tête tranchée est majestueux. La Caisse de Dépôts et Consignations et Le Conseil Supérieur de la Magistrature sont eux aussi de beaux morceaux.
Quant à ces deux vers inoubliables,
Le train ne peut partir que les portes fermées
Prière de ne pas gêner leur fermeture,

ils sont carrément raciniens.