Propositions d'écriture

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Plagiats

Présentation

AU VOLEUR !

Le plagiat se définit rapidement comme le larcin de la pensée et du style mais chacun en pense ce qu’il veut et Nodier le premier, qui disait : Il vaut mieux voler comme Corneille que d’inventer comme Scudéry ! Le Dictionnaire des Plagiaires, conçu par Roland de Chaudenay, contient des centaines de noms, de Voltaire à Cendrars, en passant par Lamartine et Balzac. Lamartine, par exemple, a trouvé à son goût le vers d’un poète du XVIIIe, Antoine-Léonard Thomas, qui avait écrit : Ô temps, suspends ton vol ! Respecte ma jeunesse ! Lamartine, dans Le Lac, en a fait Ô temps, suspends ton vol, et vous, heures propices... Pendant qu’il y était, il aima tant ce vers de Nicolas Germain Léonard (Un seul être me manque et tout est dépeuplé) qu’il en fit Un seul être vous manque et tout est dépeuplé !
Plus près de nous, on cite le célèbre plagiat de l’Essai sur le temps d’Ernst Jünger par Jacques Attali, dans ses Histoires du temps. Les imprimeurs avaient omis de mettre des guillemets. De méchantes langues prétendirent que le typographe avait été rebuté par l’ampleur de la tâche ! Enfin, en 1977, François Sentein publie Les Minutes d’un libertin qui contient de très belles images sur la ville de Montpellier, notamment cette phrase : Rêvé à la blancheur de pain frais des maisons de Montpellier. En 1979, Jean-Louis Bory publie un essai sur le montpelliérain Cambacérès. On y lit, page 39, qu’à Montpellier, les maisons ont des blancheurs de pain frais. Mais l’image est si belle qu’on ne peut reprocher à personne d’avoir eu envie de multiplier ces pains...