Propositions d'écriture

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Ecrire en marchant

Présentation

Ça vous fait quoi d’écrire en marchant ?

La façon dont un fragment de poésie agit sur l’esprit et rythme le mouvement des jambes est étrange. Inversement, c’est drôle comme le rythme de la marche, sa pulsation, influe sur la pensée de l’écriture.
Faites le test, voyons ce qui viendras.
Voilà ce qu’en disait Virginia Woolf :
« Au bord de la rivière. J’aurais pu rester, assise là, une journée entière, perdue dans mes pensées, dans ma méditation pour appeler la chose d’un nom plus imposant qu’elle ne mérite. J’étais comme un pêcheur qui, ayant jeté sa ligne dans une rivière, verrait cette ligne osciller parmi les reflets et les herbes, émerger ou s’enfoncer au gré de l’eau jusqu'au moment où — vous connaissez le petit déclic — une idée s’accrocherait soudain à l’hameçon : alors commenceront les précautions pour la haler, la retirer de l’eau. Hélas, posée sur l’herbe, comme elle paraît petite et insignifiante, mon idée à moi. Elle est de ces poissons qu’un bon pêcheur remet à l’eau pour qu’ils grandissent et vaillent un jour la peine d’être cuits et mangés. (…) Mais si petite qu’elle fût, elle avait cependant, cette pensée, la mystérieuse propriété de toutes celles de son espèce. Replacée dans l’esprit, elle se révéla excitante et importante. Elle s’élança, s’enfonça, se précipita de-ci, de-là, suscitant un tel remous, une telle agitation intellectuelle qu’il me fut impossible de rester assise. Je me retrouvai donc en train de marcher d’un pas rapide sur l’herbe d’une pelouse. »