Propositions d'écriture

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Epigrammes

Présentation

EPIGRAMME

Au temps où la critique littéraire savait mettre un peu de talent dans son fiel, elle exécutait les auteurs et les grands de ce monde en quelques épigrammes. Une épigramme (du grec epigramma, inscription) est une courte pièce de quatre vers (en général) dont le dernier, appelé la pointe est destinée à égratigner ou blesser l’amour-propre de l’adversaire. La plus célèbre épigramme est celle par laquelle Voltaire assassina le critique Fréron :

L’autre jour, au fond d’un vallon
Un serpent mordit Jean Fréron
Que pensez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva !

En effet, d’une aussi venimeuse critique, on ne se relève pas. Fin XVIIIe, Lebrun-Pindare composa ce dialogue moqueur :
— On vient de me voler !
— Que je plains ton malheur !
—Tous mes vers manuscrits !
— Que je plains le voleur !


Le jour du mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo, cette épigramme anonyme circula dans Paris :
Montijo, plus belle que sage
De l’Empereur comble les voeux.
Ce soir, s’il trouve un pucelage
C’est que la belle en avait deux !


Mêlant les ravages de l’absinthe et l’accident mortel que provoqua le fils Pernod, cette épigramme anonyme :
Cette famille dégénère :
Le fils ne sait qu’écrabouiller un piéton à la fois.
Le père empoisonnait un peuple entier.


François Porché fit représenter à Rouen, en 1925, sa pièce écrite en hommage à Jeanne d’Arc. Jean Giroudoux en fit cette critique :
Rouen, prépare tes bûchers !
Après Cauchon, voici Porché !


Jean Paulhan, dans la presse clandestine, épingla ainsi deux écrivains, Abel Hermant et Abel Bonnard, qui avaient choisi la collaboration avec les Allemands : On se demande enfin, voyant de tels Abels, ce que font les Caïns.