Propositions d'écriture

Propositions d'écriture

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Portrait chinois

Présentation

UN ATELIER TRES COMPLET
Autoportrait / Lettre d’un écrivain / Portrait chinois


Objectifs
Développer la connaissance et l’expression de soi.
Découvrir le genre autobiographique.
Développer le goût de la lecture et de l’écriture.
Compétences : traitement de texte, intégration d’images, courriel.

Premier étape : Le correspondant mystère
Les élèves écrivent une lettre. Ils se présentent à un correspondant mystérieux (qui se trouve être l’écrivain) qui leur répond sans dévoiler son identité. La question se pose de savoir qui se cache derrière cet étrange interlocuteur.

Deuxième étape: Moi, je
L’étude de l’autobiographie donne lieu à des écrits courts envoyés à l’écrivain dont l’identité aura été progressivement dévoilée par la lecture de quelques uns de ses écrits.
Une rencontre permettra de faire sa connaissance, de lui poser des questions sur son métier d’écrivain et de retravailler quelques productions.

Troisième étape
Un travail est alors effectué sur l’autoportrait.
Les élèves se prennent en photo (mise en scène)
Les images sont retravaillées en technologie (PAO).
Ces images donnant lieu à un dernier atelier d’écriture plutôt poétique sur le thème de l’adolescence.

Production finale
Un choix de textes relatera cette aventure « littéraire « sous forme d’un diaporama.



Correspondance

Voici la réponse que j'ai adressée aux élèves d'une classe de collégiens d'Uzès, qui m'ont posé des questions très précises, très profondes, sur mon adolescence. J'y ai répondu dans l'intimité, je crois. Leurs questions subjectives étaient suivies des questions plus normées du portrait chinois classique. Cet échange date du début des années 2000.

"Il est bien difficile de parler de soi sans complaisance et de ses occupations sans avoir l’air de prêcher, avec de grands airs moralisateurs.
Il est bien complexe aussi de répondre à près de trente lettres par une seule. Non que j’amalgame tous les élèves de votre classe en une seule boule de pâte adolescente, je ne sais que trop l’importance pour chacun de nous d’être considéré comme un individu à part entière, un être avec ses qualités et ses défauts, son potentiel, son histoire et sa vision du monde.
Notez qu’il est aussi invraisemblable de se portraiturer dans trente lettres différentes car, pour éviter de se répéter, il faudrait explorer tant de facettes de soi qu’on finirait par brouiller les cartes, et devenir méconnaissable pour soi-même, un vrai caméléon !

Donc, rassurez-vous, j’ai lu chaque lettre avec le sentiment respectueux qu’elle émanait d’un être proprement dit, que je rencontrerai bientôt et qui se cache derrière son écriture manuscrite. Petit commentaire : les portraits manuscrits sont toujours plus complets que les dactylographiés car ce que notre main révèle de nous est fondamental. Malgré tout, votre professeur vous confiera ma lettre sous une forme dactylographiée, par souci de commodité (photocopies, etc.).

Sachez aussi que je prends cet exercice de style très au sérieux. Ce que je vais vous confier de moi dans cet échange sera sans doute plus profond, plus authentique que ce que nous dirons lors de notre rencontre effective dans votre collège.
Pourquoi ? Parce que le masque social est à l’œuvre dans un groupe. Parce qu’on tient compte, en parlant, des réactions des auditeurs ; on les interprète, à tort ou à raison, et on modifie alors son discours, dans le sens de la provoc ou dans le sens du poil, selon qu’on est, ce jour-là, de bonne ou de mauvaise humeur. Tandis que l’écriture, c’est très différent : on écrit à une personne qu’on imagine, et cette adresse imaginaire vers laquelle voguera la lettre nous rend plus libres, plus audacieux, moins prudents peut-être vis-à-vis des conventions sociales.

Encore une précision. Je sais que beaucoup parmi vous aiment la lecture. Vous savez donc que les livres n’ont pas été écrit pour nous, même si parfois on croit se reconnaître entre les lignes. Et j’ai souhaité que ma lettre à votre classe se comporte comme un livre, c'est-à-dire qu’elle ne s’adresse à personne en particulier et donc, par conséquent, à tous. Ça n’est pas un paradoxe. C’est l’évidence même. Plus on cible un public, plus on restreint son discours, on appauvrit son propos. Alors on rate sa cible.
Donc je ne désigne personne… ou plutôt si : je voudrais toucher l’être authentique au fond de vous, celui qui ne se connaît même pas et ne peut donc se décrire dans un courrier de quelques lignes… Cet être mystérieux, qui fait signe en chacun de vous, quand vous êtes émus ou curieux ou incompris ou malheureux, c’est la sensibilité… Les poètes vous diraient que la poésie et la musique visent en chacun de nous ce que nous ne savons pas que nous sommes. D’où notre stupeur, notre émotion devant leurs images…

Mais nous reparlerons de vive voix de l’impossibilité de faire son portrait, son autoportrait. Ou alors il faudrait recommencer tous les jours, parce qu’on est chaque jour quelqu'un de différent, même si nous essayons de donner à l’histoire de notre vie une apparence logique — en tout cas chronologique. Par exemple, je crois bien que, comme moi, vous pouvez avoir l’air triste le matin et rayonner le soir, être sympa à midi et revêche au dîner, avoir l’impression dimanche d’avoir gâché votre vie et lundi d’avoir vraiment super bien réussi ! Ainsi va la Lune qui nous gouverne !

Quand je me remémore l’élève que j’ai été, l’élève en blouse bleue, débarquant un beau jour dans le Sud de la France, en cours d’année, et qui se donnait beaucoup de mal pour masquer son accent du Nord au milieu de tous ces gens qui parlaient en chantant, j’éprouve un grand soulagement d’avoir enfin trouvé ma propre langue. L’adolescence, ce fut pour moi l’âge du combat, d’un combat intérieur. L’enfance était finie puisque j’avais compris les deux grandes blessures que nous portons tous, à l’âge adulte :
tout le monde ne nous aimera pas
on n’est pas immortel.

Je me souviens que j’avais écrit au feutre sur la doublure écrue de ma trousse cette phrase censée me donner du courage aux moments de grande solitude : « Tout ce que les autres n’aiment pas en toi, cultive-le : c’est toi ! » On aura compris que j’avais si peur de ne pas plaire que je cultivais l’art de déplaire !
Mais je ne voudrais pas juger trop sévèrement l’élève que j’ai été.
Disons que cette période m’a donné le goût de la lecture et des rencontres avec les livres parce que je cherchais désespérément une solution pour ne pas vivre la vie de mes parents. Quand on n’a pas lu assez de livres, on se voit réduit à ses propres armes (c'est-à-dire, grosso modo, à l’imitation de la conduite familiale) pour affronter le péril et les joies du monde.
En ce temps-là seuls des géants auraient pu me plaire et mes parents étaient loin d’être des géants, juste des gens surmenés, condamnés à vivre dans un monde hostile aux pauvres, aux femmes, aux vieux, aux différents, un monde qui me parut toujours étranger et inquiétant. Et même aujourd'hui j’utilise face à la réalité un certain nombre d’artifices, pour la plupart artistiques. Attention ! Je ne veux pas dire par là que l’art sert uniquement à vaincre la peur de vivre. Non, je pense que c’est bien plus que cela. Mais je vais essayer de vous en parler un peu mieux.

Pour des raisons familiales, pour des raisons de tempérament peut-être, j’ai rapidement et douloureusement ressenti la précarité de mon existence. Pour qui n’a autour de soi que l’exemple de vies sans horizons, il n’est pas étonnant que le seul horizon se trouve dans les livres.  Alors dès l’âge de 9 ou 10 ans, je me suis réfugiée dans la lecture intensive. L’enfant qui lit est comme malade, il est immobile, car la lecture suspend le monde. En ce temps-là, j’étais très myope, je portais des lunettes à verres épais qui pesaient sur mon nez. Les plaquettes me faisaient deux traces rouges de part et d’autre de l’arête.

Motivation qui peut paraître apparemment négative : la lecture comme protection et thérapie. Voilà qui est réducteur. Voilà qui est régressif et réservé aux faibles. Mais j’insiste maintenant sur le fait que ce mot de refuge est un faux ami. Faux ami car ce refuge n’était pas une carapace. Bien au contraire.
Je fais partie des êtres écorchés vifs. Mais la littérature vous fabrique une nouvelle peau. On peut comparer les phrases d’un livre au fil de la chenille. L’œuvre est le cocon qui va la protéger et la transformer en papillon. Mais cette carapace n’est pas une fin, elle n’est pas faite pour se replier dans la solitude et le sommeil. Cette carapace de lecture n’est pas seulement une protection contre autrui ou contre la vie. C’est une carapace protectrice, certes, mais sans cesser pour autant d’être exploratoire. Ce qu’on acquiert à lire et à écrire, c’est une enveloppe nouvelle qui multiplie la sensibilité au lieu de vous emprisonner, une armure qui écoute et qui voit bien mieux que la chair fragile.

L’adolescence est source d’inspiration et de créativité, à charge pour les adultes d’en soutenir l’épanouissement. Et tant pis si personne ne vous soutient. On peut s’en sortir aussi très bien tout seul !
Vers quatorze ou quinze ans, je lisais énormément. Le problème, c’est que, pour acquérir la sensibilité au monde, pour acquérir le sens du monde, les livres exaltent des valeurs contraires à l’esprit du temps : or l’aujourd'hui est tout entier dans la rapidité, la performance, l’efficacité, tandis que le livre c’est de la méditation, du secret, du silence, un espace de retrait, etc.
Bref, les livres proposent un monde où la quête du sens se fait dans le retour sur soi, dans le détour d’une réflexion solitaire. Voilà qui paraissait rébarbatif à beaucoup de mes camarades… et même à mes parents !

Après mon bac, j’ai senti que j’étais mal armée pour affronter les réalités de la vie. Je ne connais même pas le nom des fleurs qui poussent le long du ruisseau. Je connais très peu d’arbres. J’aimerais que quelqu'un fasse mon éducation botanique ! Heureusement j’ai appris les noms des constellations et ceux des étoiles de l’hémisphère Nord. Je n’ai pas encore posé le pied dans l’hémisphère sud. J’irai à la Réunion en mars prochain. Oui, mes occupations me permettent de rencontrer des centaines de personnes, chaque semaine, chaque mois, dans le monde entier, au gré des invitations. Pour en revenir à la Réunion, je me réjouis déjà à l’idée de contempler la Croix du Sud. Vos lettres ne me disent pas si vous regardez le ciel. Vous ne me dites pas si vous pensez, comme moi, qu’il faut regarder le soleil se lever et se coucher, chaque jour, pour rester humain, au contact de la réalité humaine, du monde terrestre…

Je sais que certains d’entre vous ont des chiens, des chats. Pas moi. Je les adore mais je voyage trop pour pouvoir m’en occuper. En tout cas, je trouve que les bêtes sont essentielles à notre équilibre. Un jour, en rentrant du collège, je me souviens avoir regardé mon chien droit dans les yeux pendant des minutes entières, pour essayer de comprendre ce qu’il pensait et pour tenter de prendre sa place, un instant. Je ne suis pas vétérinaire. C’est si difficile de se mettre à la place d’un autre, homme ou bête. Mais, plus tard, quand j’ai travaillé dans les hôpitaux, alors j’en ai rencontré des gens, des êtres, des récits de vie, des parcours multiples, inquiétants, parfois, pitoyables même ou magnifiques et triomphants !
Et c’est en parlant avec tous ces gens que j’ai compris à quoi servaient les choses que j’ai apprises à l’école, du cours préparatoire à la terminale, ces matières et ces disciplines que je trouvais alors inutiles. Car on oublie tout ce qu’on n’utilise pas. Par exemple, j’ai passé des années à faire des maths et je n’ai pas eu la moindre idée de ce à quoi cela pouvait servir, jusqu’à ce que j’aie compris que l’intérêt c’est l’assouplissement de l’intelligence, c’est la capacité à se renouveler, c’est la facilité à s’intéresser à n’importe quel sujet, c’est l’art de saisir le bon moment. Et dans le métier que j’exerce, qui n’est d’ailleurs pas vraiment un métier, c’est essentiel de trouver toujours quelque chose de neuf et de se créer indéfiniment, sous peine de rester grisâtre et sans passion.
Mais revenons aux êtres rencontrés ici et là. Quelqu'un qui parle aux gens et qui les écoute doit être très curieux. Et pour entretenir cette curiosité, il faut feuilleter des encyclopédies, noter sur un calepin ce que disent les gens, au cinéma ou dans la rue. Essayer toujours de dépasser sa petite place d’individu français du XXIe siècle pour tenter d’avoir accès à d’autres existences en soi.
Dans la première partie de ma vie, j’ai eu de la chance d’avoir des professeurs mais j’ai été très dilettante. Maintenant, dans la grande forêt des adultes, mon unique professeur est aussi peu savant et aussi peu cultivé que moi, car je suis mon propre professeur !

Ça n’est pas tout à fait exact. J’apprends beaucoup de choses des professeurs que la vie m’a donnés : j’ai nommé Lecture, Sport, Musique, Amitié, Connaissance de soi et puis mon professeur principal : Echange. J’ai d’ailleurs noté avec joie, en vous lisant, que nous avions les mêmes profs ! Ceux-là ne nous quittent pas tout au long de la vie  car se cultiver, au moral comme au physique, est un devoir autant qu’un droit, se cultiver c’est être pleinement soi-même. L’un de mes métiers m’a enseigné la nécessité d’un bon entretien physique car tout s’appuie sur le corps : l’équilibre, la voix, la confiance en soi…

Mais je ne vous ai pas dit comment je suis physiquement. Je crois avoir atteint la moitié de ma vie. J’ai peut-être même dépassé le milieu du chemin de cette vie. Ma taille est plutôt petite. J’ai des cheveux châtains coupés court mais j’ignore si la forme de mon nez ou celle de mon front correspond vraiment à une personne née sous le signe de la Balance. En effet j’ai vu le jour un 7 octobre. Mes yeux sont bruns, mon teint est pâle. J’aimerais pouvoir changer de tête chaque matin, mais on est condamné à être soi-même, on reste rivé à soi-même toute sa vie, alors autant s’apprécier et tenter de s’évader par le haut, par l’imaginaire ! Cette issue m’a peut-être été soufflée par mon ascendant Gémeaux, car je ne suis jamais là où on me cherche !

J’aime bien écrire. J’aime bien vous écrire. Quand j’étais au collège, c’est-à-dire quand je n’avais pas encore fait moi-même l’expérience de l’écriture d’invention, je croyais à l’inspiration, au don, au gratuit. Je croyais que ça vous tombait tout cuit sur la page. Et quand je me suis mise à écrire des poèmes, vers seize ans, j’ai découvert les ratures, les corrections, les ajouts, les suppressions, les permutations, les déplacements que mon stylo effectuait dans la phrase. Notez bien que, lorsque j’ai commencé à écrire des poèmes, je n’avais pas d’ordinateur. Bref, j’ai enfin compris à quoi sert la grammaire, comment elle véhicule la logique. On n’écrit pas avec des idées, on écrit avec des mots ! L’écriture n’est pas la transcription ou la traduction de l’histoire qu’on a en tête, mais le texte se modèle comme une sculpture à la fois plastique et rebelle…

Prenez vos lettres, par exemple. Je parie qu’elles ne ressemblent pas à l’idée que vous vous faisiez de vous-mêmes ! Je parie que vous vous êtes découverts en vous relisant !

Je joue de la guitare, je lis, j’écris, je peins (en vérité, je fais des taches, des taches d’encre énormes à l’intérieur desquelles je cherche à lire des formes imaginaires), je fais du vélo, du jogging, du fitness.

Enfin, pour conclure, je voudrais rappeler une fonction de la littérature que je trouve essentielle. Donner du plaisir, sublimer en s’évadant par le haut, rassurer, épanouir, échanger, communiquer, etc., certes, mais il y a aussi la fonction de suppléance. Tout enfant, on voulait être explorateur, médecin, spationaute, sculpteur et photographe et puis on n’a pas eu le temps, on n’était pas virtuose du piano à trois ans et demi, on est ce qu’on est, pas forcément des ratés d’ailleurs. Parce qu’il y a tout l’élan vital dans une image littéraire, la littérature sera là, tout au long de notre existence, pour redonner vie à nos occasions manquées. Un jeu vidéo me fait le même effet, à quelques détails près… En tout cas, sur une console de jeu, on a plusieurs vies, comme en littérature ! Mais je ne fais pas partie des esthètes qui placent les livres au-dessus de la vie et inversement je fais attention à ne pas faire partie des démagogues pour qui seule la vie réelle est maîtresse de toute expérience et de tout savoir.

En résumé, ce dont j’ai fait l’apprentissage avec les livres, quand j’étais au collège, c’est :
1. La réalité et non pas le rêve
2. Ce n’est pas rencontre avec soi mais avec tous les autres
3. Ce n’est pas privé, c’est public (un autre qui lit peut lire la même chose que vous)
4. Rencontre avec l’objectif et non le subjectif
5. Rencontre avec LE monde et non pas seulement avec SON monde

J’espère que mon courrier ne vous a pas ennuyé ! Moi, j’ai adoré vous écrire.

Portez-vous bien d’ici notre rencontre de l’an prochain !

Ma signature aura la forme d’un portrait chinois. Connaissez-vous la technique du portrait chinois ? C’est tout à fait intéressant comme exploration autobiographique.



Portrait chinois

Si vous étiez un animal ?
Une musaraigne. C’est actif, minuscule, énergique, ça ne s’arrête jamais.

Si vous étiez un livre ?
Un livre de sable, un livre magique qui contiendrait tous les autres livres et qui tournerait lui-même ses pages.

Si vous étiez une plante ?
Une plante médicinale dont les vertus ne sont pas dans les racines mais dans les pétales.

Si vous étiez une qualité ?
La souplesse.

Si vous étiez un défaut ?
La colère orgueilleuse qui ne laisse pas la parole à l’autre.

Si vous étiez un personnage célèbre ?
L’enfant-mendiant, Lazarillo, ou peut-être Rémi de Sans Famille, qui commence son histoire par ces mots qui me troublaient beaucoup : « Je suis un enfant trouvé. »

Si vous étiez un métier ?
Guitariste de jazz ou de fado.

Si vous étiez un instrument de musique ?
Guitare.

Si vous étiez un objet ?
Un diapason.

Si vous étiez un rêve ?
Un rêve prémonitoire. Tout ce qui commence par « il était une fois » ou par « j’ai rêvé que » me donne un petit frisson. J’aime bien l’explication des Indiens (du Panama) selon laquelle lorsqu’on rêve, on sort de son corps pour visiter d’autres formes.

Si vous étiez un voyage ?

Une odyssée.

Si vous étiez une image ?

Une image poétique encore inconnue.

Si vous étiez un pays ?
La lune.

Si vous étiez un fruit ?
Une orange.

A quelle époque auriez-vous aimé vivre ?
Dans deux ou trois mille ans, pas avant.