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Goodall (Jane) > Nous sommes ce que nous mangeons
Les démons du sucre

Présentation

Jane Goodall, Nous sommes ce que nous mangeons, Actes Sud, 2008.

La nourriture des hommes est de plus en plus dénaturée, constate Jane Goodall. L’anthropologue britannique, connue pour ses travaux sur les chimpanzés de Tanzanie, s’est donné pour mission essentielle de faire évoluer les comportements humains individuels vers une meilleure prise de conscience de l’alimentation et de ses pouvoirs. On peut, en agissant sur la nutrition et en modifiant nos pratiques alimentaires, obtenir de notables effets sur notre bien-être physique et psychique, car "les effets d’un régime sont si puissants que chacun devrait être tenu pour responsable de ce qu’il mange, tout comme on est tenu pour responsable de ce que l’on boit lorsque l’on prend le volant".

> Le point de vue de l'éditeur
Les ressources naturelles à la base de l’alimentation de l’homme et des animaux sont gravement menacées : déforestation, surexploitation des sols, élevage intensif, pollution des océans. C’est en constatant que ces problèmes sont liés au mode de vie adopté par les grands pays industrialisés que la grande primatologue Jane Goodall a commencé à s’intéresser de près à la nourriture des hommes – une nourriture de plus en plus dénaturée. Face à de tels enjeux, le Dr Jane Goodall propose des réponses immédiates, accessibles à tous. La grande dame des chimpanzés fait ainsi bénéficier le lecteur de ses expériences de scientifique et de fondatrice de l’Institut Jane Goodall, qui inscrit son action dans une démarche globale de protection de la biodiversité, d’aide à la gestion durable et équitable des ressources. Au-delà d’une synthèse des grandes questions alimentaires d’aujourd’hui, ce livre engagé propose des éléments concrets aux consommateurs qui veulent se réapproprier la liberté de bien se nourrir. Née à Londres, le Dr Jane Goodall est une autorité scientifique reconnue à travers le monde. En 1960, elle réalise une étude sur les chimpanzés de Gombe, en Tanzanie, dans laquelle elle fait état d’une découverte scientifique importante : leur capacité à fabriquer et à utiliser des outils. Le Dr Jane Goodall ne cesse de parcourir le monde afin d’alerter l’opinion publique sur les dangers qu’encourt notre planète, et de faire évoluer les comportements individuels vers une meilleure prise de conscience des enjeux environnementaux. En 2004, ce fut au tour de la France d’accueillir un Institut Jane Goodall regroupant des disciplines aussi diverses que la primatologie, l’anthropologie, la politique… Reconnue par les plus grands scientifiques, l’oeuvre de Jane Goodall a été couronnée de nombreux prix, et cette dernière a reçu, en France, le titre d’officier de la Légion d’honneur. Son autorité dans le domaine de la sauvegarde de la nature lui offre la possibilité de faire entendre son plaidoyer pour une alimentation citoyenne. Déjà traduit en français : Les Chimpanzés et moi, Stock, 1991 ; Le Cri de l’espoir, Stanké, 2000 ; Ma vie avec les chimpanzés, L’Ecole des loisirs, 2006.

> Un extrait
MALBOUFFE, SUCRE ET VIOLENCE
"Stephen J. Schoenthaler, PhD, professeur de sociologie au campus Stanislas de la California State University, pressentait qu’il pourrait y avoir un lien entre trois courbes statistiques alarmantes : le nombre d’incidents violents injustifiés, la consommation croissante de fast food et celle de sucres transformés. Il réussit à convaincre la direction d’un établissement carcéral de grande taille en Virginie de l’aider à mener à bien ses recherches sur les prisonniers. Au départ, les prisonniers étaient soumis à un régime américain classique comprenant du pain blanc, des hamburgers, des saucisses, des pommes de terre sautées, des cookies et autres sucreries et des sodas. Après quelques jours, on les soumit à un régime à base de fruits et légumes frais avec du pain complet, du poisson et des viandes maigres.
Le résultat fut édifiant. Avec le passage à une nourriture saine, les problèmes de comportement, la violence physique et verbale diminuèrent sur-le-champ. Avec le retour à un régime gras, les problèmes réapparurent. Ces conclusions provoquèrent des remous dans le monde carcéral américain et le docteur Schoenthaler devint un conseiller en nutrition très demandé. Il a aussi réalisé une étude hautement intéressante sur huit mille adolescents dans neuf maisons de redressement. Dans chaque établissement, le régime standard riche en sucres et en glucides était remplacé par des fruits et légumes en abondance, des graines et des compléments en vitamines et sels minéraux. Durant toute une année, les autorités enregistrèrent une baisse de près de moitié des violences physiques et verbales, ainsi que des tentatives de fuite ou de suicide.
Après avoir étudié pendant vingt ans l’alimentation et les comportements d’adolescents et d’adultes en milieu carcéral et en milieu scolaire, le docteur Schoenthaler est persuadé que les effets d’un régime sont si puissants que chacun devrait être tenu pour responsable de ce qu’il mange, tout comme on est tenu pour responsable de ce que l’on boit lorsque l’on prend le volant. Ce qui signifie qu’une éducation plus importante est nécessaire et qu’il faudrait faire en sorte que toute cette malbouffe, dont on sait qu’elle est source de problèmes, disparaisse de nos magasins et de notre garde-manger."