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Woolf (Virginia) > De la maladie
Woolf (Virginia) > De la maladie
Une expérience dont le langage peine à rendre compte

Présentation

Virginia Woolf, De la maladie, Rivages, 2007.

> Présentation
"Lorsque nous y réfléchissons, comme les circonstances nous y forcent bien souvent, il nous semble soudain pour le moins étonnant que la maladie ne figure pas à côté de l'amour, de la lutte et de la jalousie, parmi les thèmes majeurs de la littérature." (Virginia Woolf)
Dans ce court texte écrit en 1926 pour la revue de T. S. Eliot, Virginia Woolf s'interroge sur cette expérience particulière dont personne ne parle, dont le langage peine à rendre compte mais que tout le monde connaît : la maladie. Lorsqu'on tombe malade, constate-t-elle, la vie normale interrompt son cours réglé pour laisser place à un état de contemplation où le corps reprend ses droits et où l'univers apparaît soudain dans son indifférence totale à la vie humaine.

> Extrait
[Virginia Woolf note la richesse de la langue anglaise pour dire la tragédie de Hamlet ou du roi Lear], "mais qu'une personne souffrante tente de décrire un mal de tête à son médecin et le langage aussitôt lui fait défaut. N'ayant rien à sa disposition, la voilà obligée d'inventer elle-même des mots et, sa douleur dans une main et un morceau de son pur dans l'autre (comme l'a peut-être fait le peuple de Babel à l'origine), elle espère faire naître de leur entrechoquement un vocable entièrement neuf."

Voir aussi Novalis, cité par Henri F. Ellenberger : "Nous ne connaissons que bien imparfaitement l’art d’utiliser les maladies. Elles sont probablement la matière et le stimulant les plus importants pour notre pensée et notre activité."

> Ailleurs
VIRGINIA WOOLF ENTRE LA MALADIE ET L'ÉCRITURE, par Bibiana Morales
Article disponible en ligne
Pour citer cet article : Morales Bibiana , « Virginia Woolf entre la maladie et l'écriture », Psychanalyse, 2008/2 n° 12, p. 35-40. DOI : 10.3917/psy.012.0035.