L’enfant peint
Le récit dit que l’amoureux Heijû cherchait hardiment à profiter de la moindre occasion pour voir en secret Jijû, devenue l’épouse d’un ministre. Alors voyant son petit garçon, un enfant de cinq ans, jouer près du pavillon de l’ouest, dans la résidence, il le fit approcher et lui écrivit sur le bras un poème d’amour en lui disant d’aller le montrer à sa mère.
Le ministre exerçait sur sa nouvelle épouse une surveillance de tous les instants mais Heijû réussit à tromper sa vigilance et à habituer l’enfant à transmettre ses poèmes. Il écrivait sur le bras du jeune garçon.
En lisant, sur le bras de son fils, le poème que lui adressait cet homme qu’elle avait jadis connu, Jijû pleura toutes les larmes de son corps. Mais elle effaça bientôt le message et écrivit de la même façon son poème-réponse sur le bras du garçonnet, puis elle le poussa dehors : « Va le montrer au monsieur de tout à l’heure ! »
Les choses durèrent puisque le langage est une peau. Et l’enfant, tour à tour, fut caressé par l’un et par l’autre, qui s’aimèrent et se désirèrent à travers lui.
© Régine Detambel
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Merci de votre attention et à très bientôt !
Chaleureusement,
Régine Detambel