Corps écrit

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Baridon (Laurent) & Guédron (Martial) > Corps et art. Physionomies… (1999)

Présentation

Laurent Baridon & Martial Guédron, Corps et art. Physionomies et physiologies dans les arts visuels, L'Harmattan, 1999.

Quatrième de couverture
Nous savons pertinemment que l'apparence que nous présentons à autrui est bien différente de ce que nous sommes. Pourtant, l'analogie entre apparence physique et contenu moral s'est imposée depuis toujours à l'homme occidental et l'a très tôt encouragé à pénétrer à l'intérieur des êtres sur la foi d'un examen approfondi de leur corps et particulièrement de leur visage. La surface du corps est ainsi devenue le lieu où tout ce qui est intérieur se déploie au-dehors : la beauté physique des hommes signalerait leur beauté morale tout comme leurs vices et leur tempérament seraient trahis par leur physionomie. Un tel avouerait sa cruauté dans l'éclat de ses yeux et ses sourcils froncés, un autre sa fourberie dans son dos voûté et ses doigts crochus, un troisième sa stupidité dans son sourire niais et son menton en galoche.
A partir de la fin du XVIIIe siècle, sous l'impulsion du théologien J-K. Lavater, la "physiognomonie", qui fait du corps un miroir de l'âme, rencontra un écho considérable, singulièrement auprès des artistes. Ceux-ci, il est vrai, ont souvent été crédités d'un oeil plus pénétrant que celui du commun des mortels, comme s'il leur était donné de percevoir et de rendre visible des vérités inaccessibles à l'homme du commun. Quoi d'étonnant alors que des peintres, des sculpteurs et même des architectes, persuadés que les traits physiques sont une empreinte du caractère des individus, aient tenté de dévoiler les secrets de l'âme humaine à travers leurs oeuvres ?

Voir également Jérôme Cardan et la métoposcopie.