Corps écrit

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Bouthors-Paillart (Catherine) > Artaud : l'énonciation ou l'épreuve de la cruauté (1997)
Bouthors-Paillart (Catherine) > Artaud : l'énonciation ou l'épreuve de la cruauté (1997)
Des étages reculés de la luette

Présentation

Catherine Bouthors-Paillart, Antonin Artaud : l'énonciation ou l'épreuve de la cruauté. Préface de Julia Kristeva, Histoire des Idées et Critique Littéraire, Droz, 1997.

Présentation de l'éditeur
L’œuvre d’Antonin Artaud donne à lire sinon la cohérence, du moins la permanence et l'urgence vitale de la quête énonciative qui impulse son écriture si profuse, et en apparence si hétéroclite. C’est en effet le mode de structuration psychotique de la personnalité d’Antonin Artaud qui module et dynamise les variations si spécifiques de son énonciation. En repérant dans chacun de ses textes la spécificité de l'agencement et de la dissolution des signes, ce livre tente de comprendre comment et pourquoi ce même auteur a pu écrire, à des époques très diverses de son existence et dans des conditions énonciatives extrêmement variées, tantôt des textes qualifiés de pathologiques et d'illisibles, tantôt des textes reconnus comme œuvres littéraires. L'aventure de l'écrivain a ceci d'extraordinaire qu'elle a été vécue à la fois dans et contre le langage. Avec une lucidité aussi cruelle que remarquable, et au prix d'innommables suppliciations, Antonin Artaud pointe un éclairage intransigeant sur les leurres et l'imposture qui sous-tendent non seulement son propre discours, mais toute prise de parole, toute énonciation ...

"Il ne s'agit pas de pousser à temps et sans contretemps le ah
Du valet de Molière dans la classe d'André Brunot
Il s'agira d'ouvrir la bouche de telle sorte et autant de fois qu'il faut pour que
le
ah
qui dormait sous le coccyx
Sache vertigineusement gagner les étages reculés de la luette non pas en avant mais en arrière de la luette étrangement et miraculeusement en arrière du timbre ressac auquel nous avons été habitués."