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Laugier (Sandra) & Molinier (Pascale) > Qu'est-ce que le care ? (2009)
Souci des autres, sensibilité, responsabilité

Présentation

P. Molinier, P. Paperman & S. Laugier, Qu'est-ce que le care ? Souci des autres, sensibilité, responsabilité, Payot, Paris, 2009.

Présentation de l'éditeur
Apporter une réponse concrète aux besoins des autres, telle est, aujourd'hui, la définition du care, ce concept qui ne relève pas, comme on l'a longtemps cru, du seul souci des autres ni d'une préoccupation spécifiquement féminine, mais d'une question politique cruciale recoupant l'expérience quotidienne de la plupart d'entre nous. Première synthèse sur cette notion d'une très grande ampleur après les travaux fondateurs de Carol Gilligan dans les années 1980 puis de Joan Tronto dans les années 1990, ce livre concerne aussi bien le domaine du travail que ceux du genre, de l'éthique et de la santé.

Résumé
Qu’est-ce que le care ? Souci de soi et des autres, sensibilité, responsabilité. Le care n’est pas un principe exclusivement féminin. Le soin, l’éducation, le soutien ou l’assistance sont des affirmations politiques et culturelles du genre neutre.
Le care n’est pas du sentiment ou de la morale affairée. Rappel déplaisant que nous dépendons des services d’autrui pour satisfaire des besoins primordiaux. Ce déni entraine une méconnaissance du care, réduit à un souci des faibles ou des victimes. D’où marginalisation et dévalorisation de ces activités. Le care renvoie à une réalité bien ordinaire que nous ne voyons pas parce que précisément elle se définit par l’invisibilité : le fait que des gens s’occupent d’autres, s’en soucient et aussi veillent au fonctionnement du monde, c’est très ordinaire. D’où travail dévalorisé des aides-soignantes et des familles, etc.
Il y a un savoir et une connaissance du monde et des autres qui vient par le care et c’est cette expérience qui fait défaut dans l’espace public au moment où tout le monde s’accorde à penser que la qualité des soins et des services aux personnes est l’un des critères principaux de civilisation. Leur absence signe la barbarie. Comment formuler les transformations majeures nécessaires à notre pensée du vieillissement ? Bouleversement des hiérarchies et des frontières dans les manières de vivre. Toute notre société est fondée sur l’idéal de l’autonomie, mais notre autonomie est relative. On doit souligner l’interdépendance et la vulnérabilité de tous, à tout âge. Nul ne peut prétendre à l’autosuffisance. Mais déni et tabou de la vulnérabilité, difficulté que nous avons à nous considérer comme des destinataires de soin.
La reconnaissance véritable de notre profonde vulnérabilité et du fait que nous sommes liés aux autres peut changer notre façon de penser les responsabilités sociales. Les théories américaines donnent cette définition du care : «activité caractéristique de l’espèce humaine, qui inclut tout ce que nous faisons en vue de maintenir, de continuer ou de réparer ‘notre monde’ de telle sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Le monde n’est pas un ensemble d’individus autonomes poursuivant des fins rationnelles et des projets de vie individualistes, mais le monde est un ensemble de personnes prises dans des réseaux de care et engagés à répondre aux besoins de care qui les entourent. L’inclusion du care dans les activités, les intérêts et la vie des citoyens est peut-être la frontière à franchir pour atteindre une vraie démocratie, exempte de sexisme, de jeunisme.

Mes notes fébriles et hâtives, pour préparer mes communications autour des vieillesses
Qu’est-ce que le care ? Souci des autres, sensibilité, responsabilité
Care ≠ disposition psychologique qui serait inhérente au développement psychocognitif des femmes, mais sur une série d’expériences ou d’activités. Care ≠ attributs de la féminité comme relevant de la soi-disant nature
Care : des savoirs que chacun est susceptible de s’approprier dans l’intérêt de tous par une série d’activités lui apportant l’expérience.

Care : expérience ou activités consistant à apporter une réponse concrète aux besoins des autres : travail domestique, de soin, d’éducation, de soutien ou d’assistance. Dans société occidentale, ces activités sont réalisées de façon privilégiée par des femmes.

Mais l’éthique du care est du genre neutre. Affirmation politique même si certaines femmes s’y reconnaissent psychologiquement.

Forme d’énonciation des situations domestiques. La mère s’absente et dit à sa fille de 10 ans de bien dire à ses frères de 13 et 14 ans de se laver. Il va donc de soi pour la mère que la fillette se lavera sans qu’on le lui rappelle.

Les hommes pensent que s’ils ne supportent pas les cris stridents d’un bébé, c’est parce qu’ils ne sont pas une femme ! Sont étonnés d’apprendre que les femmes ne les supportent pas non plus mais en général elles font quelque chose pour que ça s’arrête.

L’expérience du travail transforme le sujet (psychodynamique du travail).
C’est encore en fonction des soins et du bien-être qu’elles prodiguent à autrui que les femmes se jugent elles-mêmes et sont jugées.
Distinguer clairement l’amour (un père aime ses enfants) des activités laborieuses impliquées dans le maintien en vie et la croissance des enfants.

Il y a un savoir et une connaissance du monde qui vient par le care et c’est cette expérience qui fait défaut dans l’espace public au moment où tout le monde s’accorde à penser que la qualité des soins et des services aux personnes est l’un des critères principaux de civilisation, sinon barbarie. Mais cela implique transformation politique majeure : bouleversement des hiérarchies et des frontières dans les façons de penser (opposant jusque-là public et privé, morale et politique, homme et femme…).

++ Politiser le care c’est désexualiser la morale des femmes, c’est accorder une autorité à l’expérience des personnes qui réalisent cette part dévaluée du travail de care.

On s’habitue très vite au confort que procure le travail du care (maison rangée, frigo rempli, lit fait, vêtements repassés)

Care idéal = la Belle et la Bête de Cocteau : bras-candélabre, mains verse-carafe fondus dans le décor et qui ne parlent pas.

D’où l’importance des fictions (littérature, TV, cinéma) qui nous éduquent à la sémantique du care, en proposent de nouvelles expressions publiques. Car la littérature a le statut d’une expérience proprement morale qui nous permet parfois de voir directement ce qui devrait être sinon développé par une argumentation.

La littérature (cinéma, séries TV) affine notre perception en faisant ainsi apparaître les questions morales dans des situations particulières, se détachant sur un arrière-plan qui attire notre attention.

INTERDEPENDANCES
Notre autonomie est relative. Le care souligne l’interdépendance et la vulnérabilité de tous : nul ne peut prétendre à l’autosuffisance. L’interdépendance est difficile à accepter car nous dépendons des autres pour nos besoins élémentaires, mais nous dépendons aussi des autres dans tous les domaines de l’existence. Or notre société fondée sur l’idéal de l’autonomie fait croire que nous sommes les auteurs de nous-mêmes, propriétaires de nos idées.
La perspective du care permet de formuler quelques doutes sur l’individualisation de nos performances. Sur quel soutien, apporté par qui, repose la capacité de faire oeuvre ? D’où provient cette disponibilité intellectuelle, sinon en grande partie du « travail de ceux qui fournissent la logistique de l’existence corporelle du philosophe […], ceux dont le travail permet à un autre de supprimer toute attention à la localisation corporelle de la conscience.» Qui lave ses chaussettes & pense ses blessures narcissiques ?

L’éthique du care demande de descendre de son ego érigé en piédestal.
La vulnérabilité de la personne humaine = les vulnérabilités (sans papier, sans logis).

Le care pour soi-même = le souci de soi

= le monde n’est pas un ensemble d’individus autonomes poursuivant des fins rationnelles et des projets de vie, mais le monde est un ensemble de personnes prises dans des réseaux de care et engagés à répondre aux besoins de care qui les entourent.

L’inclusion du care dans les activités, les intérêts et la vie des citoyens démocratiques = frontières à franchir pour atteindre vraie démocratie.

2 types de care :
care nécessaire (requiert le service d’un autre car on ne peut pas se le donner à soi-même)
Activités de service personnel (le care qu’on pourrait s’accorder à soi-même mais qu’on choisit de ne pas se donner : blanchisserie, restaurant…)

Admettre que nous sommes tous vulnérables. Non seulement nous commençons notre vie en enfant et finissons pour certains d’entre nous infirmes ou fragiles, mais chaque jour nous avons besoin de soins pour préserver nos vies.

Beaucoup d’adultes autonomes pensent qu’ils se prennent aux-mêmes en charge, mais en réalité chacun de nous est le centre d’un réseau complexe de relations de care. Nous devons d’abord nous supposer comme vulnérables au lieu de revendiquer l’autonomie permanente. La reconnaissance véritable de notre profonde vulnérabilité et le fait que nous sommes liés aux autres peut changer notre façon de penser les responsabilités sociales.

Définition générale du care : « activité caractéristique de l’espèce humaine qui inclut tout ce que nous faisons en vue de maintenir, de continuer ou de réparer notre ‘monde’ de telle sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde inclut nos corps, nos individualités (selves) et notre environnement, que nous cherchons à tisser ensemble dans un maillage complexe qui soutient la vie. »

Donc le care existe aussi pour les objets, pour l’environnement. L’activité de care est une activité culturelle et connaîtra selon les cultures des variations ouvertes. C’est une activité dans la durée.
4 éléments moraux du care : attention, responsabilité, compétence, réceptivité.
≠ incapacité à suspendre un instant ses projets propres pour s’ouvrir à d’autres + ignorance d’autrui = banalité du mal dont parlait Hannah Arendt.

Déni de la vulnérabilité = sexisme car les femmes ont été perçues comme le rappel vivant de cette vulnérabilité (au travers de leurs contacts avec la chair et ses déchets). La femme était abandonnée à la mortalité du privé, on laisse à la maison la maladie et la mort. Mais volonté féminine aujourd’hui de participer à ce grand et soulageant déni pendant une journée de travail, hors de la chair et ses déchets. Aujourd’hui le care se voit plus qu’avant, il est valorisé par le fait même que quelques volontaires ne cherchent pas à se soulager de son poids.

Slogan politique : non pas tous autonomes mais tous dépendants les uns des autres. Mieux répartir les tâches associées à la perpétuation de notre être mortel.

Désentimentaliser le care
Démoraliser l’éthique

Difficulté que nous avons chacun à nous considérer chacun comme des destinataires de soin.

Irresponsabilité des privilégiés.

Analyse des conditions historiques qui ont favorisé une division morale du travail en vertu desquelles les activités de soin, le souci des autres, la sollicitude, ont été socialement et moralement dévalorisés. L’assignation traditionnelle des femmes à la sphère domestique a renforcé le rejet de ces activités et de ces préoccupations hors du domaine moral et de la sphère publique, les réduisant au rang de sentiments privés dénués de portée morale et politique.

Visée éthique et politique du care par la place centrale qu’elle accorde à la vulnérabilité des personnes, de TOUTES les personnes.
La vulnérabilité et la dépendance n’arrivent pas qu’aux autres, ce sont les traits de la condition de chacun même pour les mieux lotis qui ont la possibilité d’en nier l’acuité.
Individualisme = individus séparés, ne reconnaissant pas autrui.
Contre l’idée que les émotions sont des obstacles à la raison et à la moralité. (d’où lecture bibliothérapie)
La demande de care ne cesse d’augmenter (enfants, personnes âgées, malades dépendantes), tandis que le nombre de personnes traditionnellement pourvoyeuses de care (femme au foyer et mère de familles) ne cesse de se réduire.
Le nombre des femmes sur le marché du travail augmente sans que les aides publiques pour l’accueil des enfants augmente.
Fardeau du travail gratuit de care. Fardeau du care toujours supporté par 2 groupes :
femmes (épouses mères filles) qui fournissent gratuitement le soin aux jeunes enfants et autres membres de la famille ;
Employés mal rémunérés dans services de proximité (AS, auxiliaires de vie, nourrices, assistantes maternelles…).

Racines historiques. Le care non rémunéré est obligatoire pour les femmes.
Qui bénéficie de l’actuelle organisation du travail de care ?
capital mondialisé qui ne paie pas la reproduction de la main d’oeuvre ;
Classe des hommes ;
Classes des femmes des classes supérieures qui rémunèrent des moins privilégiées.

Le travail de care ne se laisse pas facilement décrire. On peut rendre visibles certains aspects marchandisages du travail. La charge mentale qui accompagne ces activités est invisible car non rémunérée : accompagnement fin de vie de sa famille. Femmes dont les familles assument care rémunéré + care non rémunéré. Faible étanchéité de la frontière entre sphère des autonomes et celle des dépendants.

Le care se définit par un souci fondamental du bien-être d’autrui, et centre le développement moral sur l’attention aux responsabilités et à la nature des rapports humains (travail de l’écrivain).

La morale aujourd’hui ne se fonde pas sur des principes universels mais part d’une expérience rattachée au quotidien et des problèmes moraux de personnes réelles dans leur vie ORDINAIRE.

Le care n’est pas un sentimentalisme affairé ni une version médicalisée de l’attention.

Rappel déplaisant que nous dépendons tous de services d’autrui pour satisfaire des besoins primordiaux. Ce déni entraine une méconnaissance du care, réduit à un souci des faibles ou des victimes. D’où marginalisation et dévalorisation de ces activités.

Le care renvoie à une réalité bien ordinaire que nous ne voyons pas parce que précisément elle se définit par l’invisibilité : le fait que des gens s’occupent d’autres, s’en soucie et ainsi veillent au fonctionnement du monde, sur sol raboteux de l’ordinaire.
La morale est affaire de perception et d’attention et pas seulement juger et argumenter. Cavel = s’intéresser au cinéma comme oeuvre de pensée veut dire s’intéresser à NOTRE expérience du cinéma. Déplacement de l’objet à l’expérience que j’ai de l’objet = l’intérêt que je porte à ma propre expérience. Il faut éduquer son expérience pour lui faire confiance.

Avoir une expérience veut dire percevoir ce qui est important. Ce qui intéresse Cavell dans le cinéma, c’est la façon dont notre expérience fait émerger, fait voir ce qui compte , le développement d’une capacité à voir l’importance, l’apparition et la signification des choses (lieux, personnes, motifs).
L’expérience se définit par notre capacité d’attention : capacité à voir le détail, le geste expressif, ce qui fait le rapport de chacun à son expérience. L’absence d’attention à l’expérience, le manque de perception de l’importance font passer à côté de tout. On passe à côté par manque à la fois de compréhension et de sensibilité : l’expérience devient alors une aventure si on lui fait confiance.

Nussbaum : la morale est affaire de perception et d’attention, et pas d’argument. Le care est donc à la racine de l’éthique. Ethique = attention au réel et aux autres.
Une connaissance par le care : la connaissance morale que nous enseigne le livre ou le film par l’éducation de la sensibilité n’est pas traductible en arguments mais elle est pourtant connaissance. Attention aux autres et à la façon dont ils sont pris (avec nous) dans des connexions.
Derniers films Eastwood : Million Dollar Baby et Gran Torino : le care en est l’objet central. = morale exprimée par les médias contemporains enchevêtrés dans toutes les dimensions de la vie privée et publique. Discours moral des séries TV.
Ex. Urgences articule en permanence les exigences de la vie privée et du travail dans les conflits internes, dans les soins à apporter aux patients
Ex. Desperate Housewives : 4 femmes de banlieue chic aux prises avec des conflits de care extrême (enfants, parents, maisons). Problématique du care baby-sitter, femme de ménafe, mari malade, incapacités ménagères, culinaires, Lynette déposant ses enfants au bord de la route
Ex. New York 911 : majesté du care
Éducation morale démocratie pour un care public.

Oublier amour et altruisme pour penser le care + analyse des affects du travail du care. Psychologie toucher le corps d’un bébé est excitant la relation avec le corps de l’enfant est investi par nos propres désirs et fantasmes inconscients : le care mobilise des affects qui ont leur source directement dans l’inconscient sexuel, c’est-à-dire dans l’histoire infantile du sujet, dans sa propre expérience d’avoir été un bébé vulnérable dans les mains d’adultes tout-puissants, également dans ses propres impasses psychosexuelles, notamment celles qui vont faire qu’à un moment donné le corps de l’autre irrite, répugne ou indiffère.

Ce qui vaut pour la situation de care originelle vaut pour toute situation de care. Le care est un travail qui ne peut pas être pensé indépendamment du sexuel = récits de care sont parfois difficiles à entendre par le grand public. Ex. Travail des AS en gériatrie.

Féminin générique s’impose ici car AS et agentes de service hospitaliers sont 91% et 81% des femmes qui occupent en France 740 000 emplois. Les AS sont les subordonnées des infirmières, elles-mêmes femmes à 84%.
Aux AS les tâches répétées de manutention et le corps avec ses divers productions : urines, excrément, odeurs… Part du travail la moins reconnue, la plus éloignée du monde médical, la moins technique mais la plus humaine.

Histoire de M. Georges.
Vieillard souffrant de démence sénile qu’on ne peut calmer pendant soins de nursing qu’en le laissant toucher une partie érotique de leur corps, puis la main est gentiment remise à sa place (bisous dans le cou, mains sur les fesses, la taille), le personnel médical est horrifié par la scène (ne pas mélanger public et privé) alors que les personnes qui ont l’expérience de terrain connaissent tout cela. Ces récits sexuels n’apparaissent qu’à la fin des entretiens. Or les AS connaissent mieux le sujet âgé que sa propre famille qui préfère belles chaussures de ville au lieu de vêtements adaptés au handicap et à la manutention. La famille garde les normes de présentation de soi des adultes non-dépendants. Le corps défendu du père, de la mère, est angoissant fantasmatiquement pour les familles, surtout dans questions sexuelles, accepter des attouchements (circonscrits, mesurés) pour bien faire le travail de nursing est incompris dans sa vérité et son authenticité. Car M. George est vivant et désirant jusqu’au bout, agité par le combat de la vie en lui. Répondre aux besoins élémentaires d’un être : être propre, s’alimenter, dormir, implique un compromis avec la personne tout entière, c’est-à-dire avec son désir. La non-réification de la personne appelle ce type de compromis sans cela M. George se débat, jette son urinoir, se cogne à son lit, alors pour bien faire les AS se compromettent, mais les AS y trouvent aussi du plaisir, ne sont pas victimes d’un processus qui leur déplaît, elles en rient, plaisir de leur victoire sur l’agitation, plaisir de l’invention d’une ruse, plaisir de la rencontre avec le désir d’un autre ? Revanche contre domination des hommes ? Quand cet arrangement ou ce compromis réussit, le fait de donner de soi pour pacifier un vieillard est l’expression même du professionnalisme et de la bientraitance => polémique. Mais à la mort de M. G. Les AS ont toutes souhaité participer à sa toilette mortuaire. Coquin séducteur.

L’infirmière de Johnny got his gun. Réduit à un torse et privé de l’usage de la parole. L’infirmière trace signes sur la peau de l’homme, est mise au ban de la communauté médicale incrédule. Et Jimmy retourne à sa prison de chair.
Transgression sexuelle et travail de care ne seraient pas incompatibles dans le monde ordinaire (aide à la vie sexuelle des handicapés) voir Ogien, en Suisse

Le corps professionnel des AS fut créé pour répondre à la nécessité d’humaniser l’hôpital. Les vx ne sont pas des gentils papis mamies et les AS de braves filles faciles à gouverner, mais se saisir à bras le corps de la complexité du réel est plus angoissant.
Parce que déni de réalité chez beaucoup pour s’épargner l’angoisse générée par la confrontation aux souffrances de la dépendance.

Les experts du care sont ceux qui le font. Créer les conditions d’un débat public est difficile car personnels les plus suspects de déviance. + conflit entre famille et soignants soutenu par même idéologie.