Corps écrit

Julia Kristeva, Pouvoirs de l'horreur, Seuil, 1983.

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Dégoût, Abjection
Abjection : impossibilité de reconnaître la frontière entre soi et l'autre. L'objet de l'abjection se situe sur la limite imprécise entre soi et non-soi : pourriture, salissure, ordure, excrément… "L'abject s'oppose à 'je'" (Kristeva).

Appel/Répulsion
« Il y a, dans l’abjection, une de ces violentes et obscures révoltes de l’être contre ce qui le menace et qui lui paraît venir d’un dehors ou d’un dedans exorbitant, jeté à côté du possible, du tolérable, du pensable. C’est là, tout près mais inassimilable. Ça sollicite, inquiète, fascine le désir qui pourtant ne se laisse pas séduire. Apeuré, il se détourne. Ecœuré, il rejette. Un absolu le protége de l’opprobre, il en est fier, il y tient. Mais en même temps, quand même, cet élan, ce spasme, ce saut, est attiré vers un ailleurs aussi tentant que condamné. Inlassablement, comme un boomerang indomptable, un pôle d’appel et de répulsion met celui qui en est habité littéralement hors de lui. »

Pouvoirs de l’horreur,
Chapitre premier Approche de l’abjection.
Editions du Seuil, Paris, 1980

Dictionnaire du corps (PUF)
Impur, Identité, Intrusion, Etranger

Corps considéré comme impur car digestion, décomposition.
Les orifices corporels sont des repères "découpant-constituant" le territoire du corps. Les objets polluants sont schématiquement de deux types : excrémentiels (venus de l'extérieur de l'identité) et menstruels (danger venant de l'intérieur de l'identité). Donc éloigner de soi l'impur : règles de nourriture, maladies, cadavres…

Ce qui dérange l'identité, le système social et l'ordre par l'intrusion ou la présence d'un corps étranger ; un corps qui, même quand il émane de soi, est vécu par l'individu comme pouvant menacer son identité.
Appel/Répulsion