Formes brèves

Formes brèves

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Brèves histoires d'humour
Régine Detambel
Brèves histoires d'humour
6 petits livres choisis et préfacés par R. Detambel
Mercure de France

Date de parution : 1997
ISBN : 978-2715220553
Epuisé €
Présentation

Présentation
Dans sa série intitulée Brèves histoires d’humour, Régine Detambel a choisi de présenter six des plus grands écrivains humoristes du XVIIIe à nos jours. Si tous ces textes font rire, ils n’en sont pas moins de véritables chefs d’oeuvres de littérature. L’humour s’accommode tout particulièrement des formes brèves. Jules Renard, spécialiste des « pointes sèches » et des « chefs d’oeuvres sur l’ongle » ou Félix Fénéon, capable d’écrire des nouvelles percutantes en seulement trois lignes, en sont les exemples les plus implacables. Allais et Twain étaient journalistes et leurs hâbleries et autres vantardises enchantèrent chaque jour des millions de lecteurs. Swift était un hardi pamphlétaire et Roland Dubillard, salué par Ionesco, est étudié dans toutes les écoles de théâtre, dès qu’il s’agit de nonsense et d’humour contemporain.

Instructions aux domestiques 
Le plus ancien de ces auteurs est Jonathan Swift, surtout connu pour Les Voyages de Gulliver. Le texte choisi par Régine Detambel s’intitule Instructions aux domestiques, un ouvrage férocement drôle et surtout très engagé politiquement. C’est une caricature grandiose de la lutte des classes dans l’Angleterre et l’Irlande du XVIIIe.
"Si une poignée de suie tombe dans la soupière, et qu'il ne soit pas commode de l'en retirer, mélangez la bien, cela donnera à la soupe un haut goût français…". Dans les Instructions aux domestiques, Swift raille le ton des ouvrages de bonnes manières et passe en revue, avec pétulance, les règles qui gouvernent la vie des gens de maison, du sommelier au groom, de la gouvernante à la cuisinière.

La lanterne sourde
Le XIXe siècle est notamment représenté par Jules Renard, auteur du célèbre Poil de Carotte. La Lanterne sourde est un « volume de fantaisies cruelles et incisives » qui met en scène des personnages touchants (une folle, un idiot de village, un auteur parvenu…) malgré leurs travers ridicules.
« En récits denses et brefs, en raccourcis de vingt lignes, Jules Renard fait tenir une anecdote, un paysage, des personnages… et les personnages vivent, comme sondés à l'âme, se révèlent d'un trait, où tant de romanciers useraient de pages et de chapitres. Cela va jusqu'au grossissement et demeure dans la vérité, et d'un français, d'un classique intense, du La Bruyère mêlé de Sterne. » (Jean Ajalbert) 

Le chambardoscope
Alphonse Allais, qui mourut en 1905, est le père de tous les humoristes contemporains. Ses chroniques qui parurent dans les journaux sont véritablement loufoques. Pierre Dac ou Pierre Desproges disaient avoir véritablement tout appris d’Allais.
« Pendant quinze ans, Alphonse Allais a distribué de la joie à des milliers de lecteurs. Alors dans les wagons, dans le métro, dans les omnibus, dans la rue, on entendait cette phrase : Avez-vous lu celui de ce matin ? Il s’agissait de l’article d’Alphonse Allais et, pendant quelques instants, ces humbles gens avaient pu croire, effectivement, que la vie était drôle. » (Maurice Donnay)

Nouvelles en trois lignes
Félix Fénéon, critique d’art, inaugura un genre exceptionnel : Les nouvelles en trois lignes. Il tint pendant des années une rubrique (de trois lignes !) dans un grand journal parisien. Il y rapportait, avec une cruauté infinie et un véritable humour noir, les faits divers du début du siècle. Car ces Nouvelles sont des faits divers réels notés avec une précision, une cruauté, une drôlerie et une netteté d’écriture confondantes. Les faits divers se succèdent à un rythme infernal. Comme si l’ironie du sort était une figure de style… Comme si les malheurs des uns allaient offrir aux autres des bonheurs d’écriture…

Le meurtre de Jules César
Mark Twain, auteur notamment des Aventures de Tom Sawyer, brilla également par ses nouvelles désopilantes. On y découvrira que « les histoires humoristiques sont d’importation américaine, le conte comique est anglais, le conte spirituel, français. »
Rien au monde ne procure autant de satisfaction à un reporter que de réunir les détails d'un meurtre sanglant et mystérieux, et de les exposer avec toutes les circonstances aggravantes. Il prend un vif plaisir à ce travail charmant, surtout s'il sait que tous les autres journaux sont sous presse, et que le sien sera le seul à donner les affreux détails. 

Si Camille me voyait
Roland Dubillard, contemporain, homme de radio et de théâtre, auteur des célèbres Diablogues, dingue du nonsense, donne ici Si Camille me voyait, une pièce en vers, chef-d’oeuvre d’onomatopées, dont chaque rime périlleuse est un éclat de rire. 
Si Camille me voyait… est une « opérette parlée en vers radiophonique », créée au théâtre de Babylone en 1953, avec Roland Dubillard dans le rôle de Laurent de Vitpertuise.
Laurent est amoureux de Solange d’Autrebane qu’il a vue, au Bois, dans sa baignoire mousseuse tirée par deux chevaux. L’amoureux Laurent rêve déjà « d’un lit conjugal à explosions qu’il aurait baptisé le Bisexon ».