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La quatrième orange
Régine Detambel
La quatrième orange
Julliard

Date de parution : 1992
ISBN : 2260009905
Format : 20,1 X 13,2 cm
210 pages

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Présentation Presse Traduction

"Tout le roman s’articule autour d’un drame annoncé dès le début du récit : la mort accidentelle de Saligia, une élève de quatrième.  
Avec une férocité méticuleuse, Régine Detambel a épinglé tout vifs les secrets de l’adolescence, nous livrant au passage les clés du dortoir, de la cantine et même des cellules, où les religieuses cachent leur mystérieuse féminité…" - Gabrielle Rolin (L’Express)

Présentation de l'éditeur
Une classe de quatrième, la quatrième "orange", du dortoir à la cour de récréation. L'école de la nuit et du jour. Acteur et témoin, le choeur monolithique, monocorde, des jeunes pensionnaires qui oeuvrent avec soin à la destruction du bouc émissaire qu'elles se sont choisi.
Saligia, une élève bien différente des autres, sorte de poupée malade et favorite des religieuses pour des raisons qui lui échappent, engagée avec la responsable de l'établissement dans une relation amoureuse qu'elle ne peut concevoir, est le souffre-douleur nécessaire à l'harmonie de la classe. 
La Quatrième orange, c'est l'adolescence enfermée dans un pensionnat, et d'autant plus sciemment, redoutablement cruelle. Trente et une élèves, un dortoir, une soeur vêtue de noir, un professeur de gymnastique et une corde lisse travaillent à l'accomplissement du drame.
Après Le long séjour, où Régine Detambel relatait sans complaisance une journée dans une maison de retraite, La Quatrième orange vient en écho, une vie plus tôt.

Extrait
"Avant
 et
 pendant
 les
 années
 mil
 neuf
 cent
 soixante‐dix,
 nous
 étions
 pensionnaires
 dans
 une
 ville
 du
 nord
 de
 la
 France.
 Nous
 quittions,
 le
 dimanche
 soir,
 la
 maison
 de
 nos
 parents. Nous
 les
 retrouvions,
 le
 samedi
 suivant,
 avec
 la
 hâte
 d'aller
 de
 nouveau
 nous
 abriter
 dans
 notre
 chambre
 (parfois
 belle),
 en
 tous
 cas
 notre
 vraie,
 notre
 chambre
 originelle.
Alors
 les
 stalles
 alignés
 du
 dortoir
 étaient
 reléguées
 de
 l'autre
 côté
 de
 nos
 mémoires.

Le 
samedi,
 à 
onze 
heures 
trente, 
la 
Quatrième
 orange, 
classe 
des
 pensionnaires, 
était 
tout 
entière 
assise
sur 
le 
trottoir. 
Onze
 heures 
passées,
 samedi, 
nos
 cartables 
contenaient 
de 
grands 
cahiers 
sales, 
à 
carreaux. Nos valises étaient pleines de linge, sale également, que nous n'avions pas su replier. Nous aurions pris soin d'un pantalon neuf, défroissé les manches de la blouse si elle avait senti bon. Mais ce linge de sept jours, une fois souillé, désormais malodorant, comme si l'entassement ajoutait encore au poison de la sueur et des excrétions honnêtes, ne s'était pas laissé ranger sans impatience. C'est notre pli, notre forme, notre allure, qui lui donnaient, au linge, des épis, et qui le rendaient, ce linge, de plus en plus rebelle. C'est pourquoi les valises semblaient toujours plus remplies au retour. Pourquoi nous avions l'air d'être assises sur une garde-robe en bouchon, le samedi, après onze heures, quand toute la Quatrième orange attendait sur le bord du trottoir."







Paule Constant, Revue des Deux Mondes, octobre 1992

La littérature du grain de sel
L’observation est la force littéraire de Régine Detambel, tous les détails comptent, la topologie du couvent, l’anatomie du dortoir et du réfectoire, mais aussi chaque objet, un tabouret, le téléphone, qui sont des indices. C’est au milieu d’un montage près de ressembler à celui d’une maison de poupée, que Régine Detambel investit le minuscule et donne à la littérature du grain de sel, cruauté infime et infinie, sa plus jolie image…



Gabrielle Rolin, L’Express, 1er au 7 octobre 1992
Dortoir des petites
Avec une férocité méticuleuse, Régine Detambel a épinglé tout vifs les secrets de l’adolescence, nous livrant au passage les clés du dortoir, de la cantine et même des cellules, où les religieuses cachent leur mystérieuse féminité…



Agnès Vaquin, La Quinzaine littéraire, du 16 au 31 octobre 1992
Une classe d’adolescentes
La Quatrième orange est une classe d’adolescentes, pensionnaires dans une institution religieuse, provinciale et cossue. Une légende court dans la pension, d’une élève qui se serait tuée ou suicidée. Saligia se propose d’entrer également dans la légende…



Bertrand de Saint Vincent, Le Quotidien de Paris, 28 octobre 1992

Régine Detambel danse avec la mort
On ne quitte pas le livre sans déchirure. Une belle pureté de style accompagne le sacrifice d’une enfant trop frêle…



François Salvaing, Révolution, 29 octobre 1992

Sur la douleur de grandir
Régine Detambel trouve, de livre en livre, sa voix. On admire dans La Quatrième orange comme dans Le long Séjour la rigoureuse pureté d’une sonate…



Gérard-Humbert Goury, Biba, novembre 1992

La Quatrième orange
Extraordinaire ouvrage sur l’ambiguïté des destins, analyse en profondeur d’un huis clos où l’âme seule brûle, ce roman, d’une écriture sèche, a l’élégance des classiques, tout en se réclamant, ô combien, de la modernité contemporaine…



Monique Verdussen, La Libre Belgique, 19 novembre 1992
La Quatrième orange ou la prévenance qui tue
Elle a du ton, du nerf et un regard décapant. Régine Detambel, à l’école de la pitié, met le doigt où ça fait mal…



Espagne
El Curso Naranja, Editorial Lumen / Femenino, 1996
Traduccion de Victor Bernades