Adolescence

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La tête au ciel
Régine Detambel
La tête au ciel
Editions Thierry Magnier
Roman

Date de parution : 2013
ISBN : 978-2-36474-216-1
Format : 12 x 21 cm
80 pages

7,20 €
Dit par l'auteur
Présentation Presse

La tête au ciel, roman, éditions Thierry Magnier, 2013.

Description
A l'âge de cinq ans, Lola a dû suivre sa mère au Canada, et les liens se sont peu à peu distendus avec Philippe, son père, resté en France. Dix ans plus tard, Lola parle avec l’accent québécois, a quasiment oublié le vieux continent. Mais l'été qui vient, elle décide de le consacrer aux retrouvailles avec celui qui a choisi de vivre de manière spartiate auprès des pigeons qu’il élève, loin de tout.
L’amour aidant, père et fille vont retisser une complicité faite de respect et de tendresse prudente.

Extrait
"Les oiseaux naissent deux fois. Ils sont d’abord mis au monde dans la carapace de l’œuf. Vingt jours plus tard, ils brisent leur coquille à coups de bec. Et ils naissent pour la deuxième fois."
L’avion ronronne. Lola repose son livre sur la tablette. À l’aéroport elle a acheté cet ouvrage qui parle de la vie des oiseaux. Les oiseaux, elle n’y connaît rien. Mais son père les adore. Il paraît qu’il élève maintenant des pigeons. Lola n’a pas vu son père depuis qu’elle a cinq ans. Elle ne se souvient presque pas de lui. Elle reprend son livre sur les oiseaux, et tandis que l’avion vire sur l’aile et met le cap sur Bordeaux, elle continue de découvrir leur monde.
Quand Philippe s’était séparé de sa femme, elle avait eu la garde de Lola, leur petite fille de cinq ans. Puis Lola et sa mère s’étaient envolées pour le Québec. Philippe s’était senti effroyablement seul.
Il était ingénieur chimiste. Il travaillait dans une raffinerie de pétrole. Son travail le conduisit de pays en pays, jusqu'à la Roumanie puis en Iran. Bien sûr, il rencontra des hommes et des femmes, des amis et de nouvelles compagnes, des paysages extraordinaires et des musiques sublimes, mais il pensait à Lola, à Lola qui grandissait sans lui. Il ne recevait d’elle ni photographies ni lettres.
Un jour, il pensa : Elle doit être au collège maintenant.
La douleur en lui était devenue beaucoup moins forte. Lola avait disparu de sa vie depuis trop longtemps. Philippe était en train d’oublier sa fille.



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Toute la culture.com, 19 février 2013
Cette histoire est prenante de la première à la dernière ligne. Nombreux sont aujourd’hui parents et enfants qui perdent le contact et tentent ensuite de le retrouver et, même s’il ne s’agit pas de quelqu’un de si proche, nous avons tous un parent plus ou moins éloigné dont nous aimerions nous rapprocher. Les retrouvailles abordées par l’auteur sont pleines de douceur et d’harmonie, touchantes sans sombrer dans le pathos, elles sont aussi pour Lola une manière de grandir, de se détacher de sa mère et de faire la part des choses en douceur dans sa vie. Une ouverture à la nature et une très belle histoire d’amour.

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Bernard Fournier, de l'Académie Mallarmé, mars 2013
« Lola l’Américaine est heureuse d’avoir découvert un nouveau monde ». C’est par cette phrase ironique que se termine ce petit roman qui nous emmène sur les ailes des pigeons. Et plus qu’une aventure colombophile, nous faisons la découverte du père de cette jeune fille venue du Canada. La découverte ici est multiple : une belle-mère, un demi-frère et un amour naissant qui ne dit pas son nom. Mais surtout un mode de vie différent du Nouveau Monde dans lequel le voyage se fait par pigeon interposé. Des messages vont et viennent. On relit des poèmes oubliés depuis longtemps. Nous apprenons beaucoup sur ces oiseaux, leurs types, leurs couleurs et leurs modes de vie. Régine Detambel est toujours aussi précise dans ses descriptions. La leçon, c’est bien sûr la liberté : « J’aime bien l’idée des papillons. J’aime bien l’idée qu’on soit légers. Avec toi, papa, je me sens libre, et c’est une super surprise ! » Car le père vient d’énoncer cette vérité bonne à méditation : « Le lien qui unit un père et une fille ne doit pas être lourd […] Ça ne veut pas dire que le lien n’est pas fort. Ça veut dire qu’il n’est pas pesant. »
Avec cette précision dans le style qui fait de Régine Detambel, Grand Prix de la Société des Gens de Lettres, un écrivain reconnu, l’auteur nous propose un amour qui laisse à chacun sa liberté. N’est-ce pas une leçon d’importance ?

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Blog Les riches heures de Fantasia, 14 mai 2013
Lola vit au Québec. Elle n'a quasiment jamais connu son père, resté en France après son divorce. Mais, à seize ans, la jeune fille est bien décidée à le redécouvrir le temps d'un été. De son côté, le père appréhende la rencontre, tout sauvage qu'il est devenu à élever des pigeons voyageurs (un pigeon revient toujours, il ne vous abandonne jamais...) au fin fond des Landes. Et puis il y a la gentille voisine et son fils Caryl qui ressemble tellement au père de Lola et qui se montre si jaloux d'elle... Ce petit monde parviendra-t-il à s'apprivoiser ?
Sans crier gare et comme au gré des vents suivis par les pigeons, Régine Detambel fait s'exprimer en discours indirect libre tantôt Lola, tantôt Philippe (le père excentrique), plus rarement le jeune Caryl. Il y a de la poésie dans ce récit fluide, parcellaire sans être elliptique, juste centré sur les sentiments – et les oiseaux, la nature. Très court mais cruel, un drame, comme bien souvent, viendra sceller la constitution et l'union d'un groupe. En 80 pages, l'auteure réussit donc à nous raconter une famille au sens large du terme (la mère de Lola reste absente, danseuse sévère et sur-occupée) et ses relations qui vont, qui viennent. Très finement écrit et abordé par le biais délicat et quasi-métaphorique de la colombophilie, ce minuscule roman frappe par sa justesse aussi fulgurante qu'idéale. Dès 14/15 ans.

Quelques jolis mots de Philippe :
« - Tu vois, Lola, je viens de finir un poème. Supposons qu'on soit triste. On écrit un poème et on le confie à un pigeon voyageur. On enroule le poème autour de sa patte. On en ressent un bonheur immédiat. La tristesse s'envole avec le pigeon, et on se réjouit de savoir que ce chagrin était si léger qu'un pigeon peut l'emporter. Aussitôt le calme revient et le courage aussi. Tu me comprends ? » (p. 33)
« -Le lien qui unit un père et une fille ne doit pas être lourd. On ne doit presque pas avoir besoin de parler. Le lien qui nous unit, toi et moi, doit rester aussi léger que le sillage d'un papillon. Ca ne veut pas dire que le lien n'est pas fort. Cela veut dire qu'il n'est pas pesant. On s'aime mais on n'a pas besoin de le manifester de la même manière que les autres. Je ne suis pas un papa de magazine. Je ne veux pas d'une famille de magazine, des imbéciles heureux comme on en voit dans les publicités. Et toi, Lola, qu'est-ce que tu en penses ? » (pp. 42-43)

On peut rejoindre ici Les riches heures de Fantasia.